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 Rônin estival

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5 participants
AuteurMessage
Neit
Shogun
Neit


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Age : 36
Localisation : Rennes
Date d'inscription : 07/05/2007

Rônin estival Empty
MessageSujet: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 1:14

Je pars à sept heures du matin, le premier Juin 2009. J'ai tout prévu, acheté un sac de randonnée, des chaussures adaptées. J'ai fait mon sac la veille au soir, j'y ai mis le nécessaire d'hygiène (brosse à dents, à cheveux, quelques slips et chaussettes, tenue de rechange, coupe-ongles, rasoirs jetables Bic), ainsi que des gadgets comme une lampe-torche dynamo, un chargeur de téléphone, du pain d'épices et un nécessaire d'écriture. J'attache les sangles du sac, et je quitte la chambre d'internat, rendant les clefs. Définitivement.

Pour le départ, je me sens une mentalité guerrière, une forte volonté de me "débrouiller tout seul". Je me dis "le bus, c'est pour les faibles", et je pars en direction du sud de Rennes. Nantes, c'est au sud, donc si je vais dans cette direction, ça ne peut que m'avancer. C'est ce que je pense à ce moment en tout cas. Donc, j'y vais, motivé. Je traverse la ville, que je connaissais déjà un peu, donc je ne suis pas dépaysé et je me trouve en terrain connu. Arrivé en bordure de ville, je commets une erreur de débutant courageux, et après avoir tenté le stop pendant quelques minutes, sans conviction, je pars à pieds en longeant la route nationale. Je vide mes deux bouteilles d'eau régulièrement, et demande à des gens du crû pour les remplir, ce qu'ils font généreusement, bien qu'intrigués par mon expérience. Je fais du stop de temps en temps, mais au bord de cette nationale "autoroutière", c'est peine perdue. Je marcherai un total de sept heures sur le bord de cette route, jusqu'à ce qu'une femme qui pourrait être ma mère s'arrête sur le bord de la route. Elle s'appelle Anna, et il est déjà entre quinze heures et quinze heures trente ; dans sa voiture, il y a son fils, ainsi qu'un stagiaire allemand, qui vient ici pour s'occuper du jardin. Je suis épuisé, et elle le voit ; je le suis tellement qu'elle prend ma diction hésitante pour un accent, et qu'elle me parle anglais. Remarquant un accent dans sa propre diction (elle est allemande d'origine russe), je crois alors qu'elle a plus de facilités avec l'anglais que le français, et ce n'est qu'après cinq bonnes minutes de conversation que nous comprendrons que nous sommes tous deux francophones.

Elle m'amène chez elle, où je suis reçu comme un prince. J'ai attrapé une insolation et des coups de soleil. Le bandeau que je porte sur la tête n'a pas suffit à me protéger du soleil, et mes bras sont brûlants. Je passe le reste de la journée sur une chaise longue, dans le jardin (fort grand et agréable d'ailleurs), à l'ombre, à somnoler et à lire Alice au Pays des Merveilles. En version anglaise. Je crois. Puis je mange "en famille" avec mes hôtes, très accueillants, très gentils, secourables et généreux. Je dors dans l'atelier d'Anna - car c'est une artiste, elle est peintre. Je passe alors une très mauvaise nuit, me réveillant régulièrement, parlant avec le chat, délirant à cause de l'insolation. Je ne dors presque pas, à même le sol dans un sac de couchage sans oreiller et passant de cauchemar délirant en rêve éveillé, mais la nuit me fait du bien ; déjà pour des raisons symboliques : il y a effectivement des gens secourables en ce bas-monde. Aussi parce que j'avais beaucoup marché et que le moindre repos en ces conditions est déjà une occasion de délasser les jambes. Je ne suis pas un sportif, et je n'ai aucun entraînement. C'est déjà un exploit pour moi d'avoir parcouru une telle distance, sans réelle préparation et avec juste quelques bouteilles d'eau, sans rien manger d'autre que du pain d'épices, et quelques bonbons.

Le lendemain matin, le compagnon d'Anna m'amène à la grand'route. Il me dépose là, sur le bord, à mi-chemin entre Rennes et Nantes. Grand Fougeray, c'est là où j'ai passé la nuit. Me voilà donc bien avancé, à environ cent kilomètres de ma destination. J'en ai parcouru bien trente à pieds la veille. J'ai un sac de couchage. C'est parti... Je continue de longer la nationale, bien peu confiant dans mes capacités d'autostoppeur. C'est au bout de quelques dizaines de minutes qu'une retraitée s'arrête sur le bord de la route, sur la bande d'arrêt d'urgence. "Et bien alors vous ne faites pas de stop ?", qu'elle me demande. Surpris, je lui dis que non, parce que de toutes façons ça ne marche plus trop. Elle sourit et me dit "Montez, je vais à Nantes, je vous y amène !". C'est ainsi donc que j'arrive à Nantes, après avoir discuté avec cette dame, très sympathique, très gentille... très bavarde aussi. C'était vraiment plaisant. Ma première véritable aventure d'auto-stoppeur, et en fait je n'ai pas vraiment fait de stop à ce moment. Surprenant, amusant, motivant.

J'arrive à Nantes, je téléphone à mon ami sur place, Christophe. Il me reçoit volontiers, et je peux me reposer chez lui. Je reste deux jours à récupérer des débuts difficiles de ma grande aventure, et cela me fait beaucoup de bien. J'apprécie d'ailleurs de revoir Gautier et Laurent au Graslin, cela fait toujours plaisir. Quand je sors me promener en ville, j'évite absolument d'être au soleil, car le moindre rayon me brûle la peau. Nantes est une jolie ville, agréable, où j'ai pu visiter le château, et voir quelques lieux intéressants, tels le Lieu Unique (l'ancienne biscuiterie LU). Je me promène, je visite, je découvre, je me promène le long des quais, tout en restant à l'ombre. Je visite un peu le vieux centre. Le dernier jour, je cherche même une connaissance d'il y a quelques années, une jeune femme, de mon âge ou presque, dont j'ai réfusé de devenir l'amant il y a quelques années. Je téléphone à des associations qu'elle aurait pu fréquenter, j'obtiens même l'adresse d'un bar où elle irait régulièrement avec son club de go. J'y vais, et l'on m'apprend que non, l'association ne fréquente plus l'endroit, et je n'ai pas d'autres moyens de la retrouver. Je ne connais que son prénom, et pas son nom, et je n'ai pas Internet pour trouver ces infos dans la liste des inscrits à son club. J'abandonne donc, me disant que ce n'est pas si grave, juste dommage.

Je marche jusqu'au sud de la ville pour en repartir, prenant mentalement la direction de Bretignolles sur Mer, en Vendée. Pour ça, j'ai bien regardé, il faut que je passe par la Roche sur Yon. Dans tous les cas, le chemin débute au sud de Nantes, et il y a là un excellent endroit pour faire du stop. Un rond-point bien pratique. Je me mets à la sortie du rond-point, je lève le pouce, et j'attends... Oh, allez, trente secondes. Une voiture s'arrête. Je dis au chauffeur aller à la Roche sur Yon, il est désolé mais ce n'est pas sa route. La voiture suivante est composée de jeunes fêtards avec des dreadlocks. "Tu vas à la roche ? Monte !" Je partage donc la plage arrière avec leur chien, mais ça va, il est propre et pas bien turbulent, il m'accepte bien. Eux sont sympathiques, on discute, on s'entend bien même si leur musique est très forte. Ils me déposent à la Roche, où je n'ai pas trop de mal à décoller pour Brem sur Mer. De Brem sur Mer, hop ! J'arrive à Bretignolles sur Mer, en stop aussi. J'ai préalablement prévenu ma tante Liliane que j'irai la voir, et je lui téléphone donc de nouveau, pour lui dire que je suis arrivé. Ravie, elle vient me chercher pour m'héberger chez elle.

Je visite donc un peu Bretignolles, empruntant pour cela le vélo de mon cousin. C'est une ville triste, morte en ce début de Juin. Les gens ne viennent vivre ici qu'au plus fort de l'été, et en basse saison ce sont des résidences secondaires aux volets clos. Une ville fantôme. Je contemple l'océan, un peu triste, mais ça va. Je passe quelques jours ici, à continuer de me reposer des péripéties vécues quelques jours auparavant. Ma tante est aux petits soins, c'est assez agréable. Mais je ne tarde pas trop à partir, de nouveau. Ma destination est Tours, et je veux passer par Poitiers pour voir Grigori, un ami que je n'ai pourtant jamais vu. C'est ça, à passer les trois quarts de son temps libre sur Internet, on tisse des liens avec des gens qu'on n'a jamais vu. Je ne me souviens pas avec précision des différentes voitures prises depuis l'entrée de l'autoroute jusqu'à Poitiers, mais en tout cas je n'ai pas trop de mal à réaliser le trajet. Le stop, finalement, ça ne marche pas trop mal. J'en déduis alors qu'au premier jour, je m'y étais réellement mal pris ; que partir un jour férié était une grossière erreur également. Une fois à Poitiers, je découvre la ville, surpris. J'avais en tête des images du Futuroscope, et je m'attendais à une ville nouvelle et moderne, à quelque chose de comparable à Rennes par exemple. Pourtant, Poitiers ressemble plutôt à une ville médiévale qui aurait grossi sans vraiment se renouveler, les rues sont étroites, l'agencement un peu surprenant, le tout avec du relief donnant une impression de grosse bourgade. Je bois un verre avec Grigori, nous discutons de tout de rien, il me présente son amie, me fait visiter le centre-ville, ce qui ne prend pas bien longtemps. Il est désolé de ne pouvoir me recevoir, mais je le comprends et n'en tiens aucune rigueur. Enfin, il me dépose à la sortie nord de la ville.

C'est un étudiant en médecine qui vient de passer son concours pour être interne qui me permet de faire la route vers Tours. Il vient de faire une nuit blanche, le genre de nuit blanche d'après examen où tout le monde picole et oublie qu'il va mourir un jour. Il roule trop vite et écoute du Gainsbourg. Je ne connais pas ces chansons. Lui semble fan. J'arrive à Tours en un temps record, et, là, je téléphone à Anne-Sophie, une amie que je n'ai pas vue depuis longtemps. Malheureusement, on s'était mal compris, et elle n'est pas en ville ce weekend. Je téléphone à Guillaume, un ami de mon père vivant sur place, et lui comme sa famille me reçoivent, généreux et amicaux. Ils m'avouent qu'ils n'auraient jamais pris de stoppeur, et encore moins un garçon avec les cheveux longs. Reste que je suis très bien reçu et que la nuit passée chez eux m'a fait plaisir, c'était très agréable. En plus, tout comme chez ma tante, j'ai dormi dans un vrai lit. Trop génial.

Tours est une ville très agréable. J'ai visité un peu, et franchement, j'ai pris une claque. Le centre-ville est beau et l'architecture des bâtiments dégage une impression de grande richesse. La rue principale est le prolongement de la Route Nationale 10, et est d'ailleurs appelée "Rue Nationale" en référence à cela. Elle est bordée d'échoppes, où de jolies demoiselles dans leurs plus beaux atours vont faire du shopping accompagnées de leur petit ami, où chacun fait ses emplettes et flâne dans cette sorte de Champs Elysées miniatures, devant des bâtiments au style à rapprocher des châteaux de la Loire. Une claque. Le contraste avec Poitiers est frappant. Dommage que je fasse le mauvais choix pour en repartir. Mon but est alors de continuer vers le sud, et je me prépare pour le grand saut : Montpellier. C'est en théorie possible, en passant par Bordeaux, et Adrian est déjà prévenu et peut me recevoir, en serait même ravi et je le sais. Sauf qu'on est un dimanche, que c'est la fête des mères, qu'il y a des rencontres sportives, qu'il pleut, qu'il y a des éléctions et que je fais du stop au nord-est de Tours alors que j'aurais dû aller au sud (l'erreur venant du fait qu'étant donné qu'il y a une rocade, il est en théorie possible d'aller vers le sud en sortant de la ville par l'est, mais ce n'est pas la chose la plus courante pour les automobilistes). Résultat : sept heures d'attente, avant d'abandonner.

Je saute sur ma solution de secours, qui est une voiture qui va à Vendôme. Vendôme, c'est au nord-est de Tours, sur la N10. Cela ne me permettra pas d'aller à Montpellier. Par contre, grâce à cela, je peux aller chez mes parents, à Coignières. Coignières est encore plus haut, toujours le long de la même route. Je finis par y arriver, après trois ou quatre voitures, passant par Chartres, entre autres, ainsi que tout un tas de villages aux noms amusants (tels que "La Grand Vallée" par exemple). Les gens sont sympathiques, je n'attends jamais très longtemps en plus. Les gens me disent souvent que d'habitude, ils ne prennent jamais de stoppeur, mais que moi, pour une raison ou pour une autre, ça allait. L'un dit par exemple "Toi tu es propre et ça se voit." On me dit aussi, souvent, que je n'ai pas l'air dangereux, que j'ai l'air inoffensif, ou que j'inspire confiance. Ce genre de "compliment" sera monnaie courante tout l'été, d'ailleurs. Concernant la route, elle est plutôt adaptée pour l'auto-stop, il y a de nombreux et pratiques ronds-points, des parkings régulièrement, des places pour se garer. Je fais aussi connaissance de Nathalie, une aventurière qui a déjà fait le même genre de périple, mais à l'étranger ; elle me donne son numéro de téléphone, me garantissant le gîte si jamais j'avais à passer de nouveau par Tours.

J'arrive donc à Coignières avant la nuit, et je me repose quelques jours chez mes parents. C'est un peu la solution de facilité, certes, et à ma décharge je peux quand même ajouter que je ne les avais pas vus depuis longtemps, et que le but n'était pas de me forcer ; mais bien, entre autres, d'accéder à un certain sentiment de liberté et d'indépendance par rapport à tout un tas de concepts, tout un tas de choses.
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Meria
Shogun
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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 12:38

La vache... Félicitations, c'est pas tout le monde qui tenterait ce genre d'aventure. C'est très bien écrit en tout cas, très agréable à lire Wink
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Yuki
Shogun
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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 13:41

Très enrichissant et très intéressant ^^

Merci de nous avoir fait ce récit !
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Neit
Shogun
Neit


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Date d'inscription : 07/05/2007

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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 13:54

Merci beaucoup !

En fait c'était le tiers du voyage, étant donné que je suis parti trois mois. Je vais préparer la suite du récit (encore deux parties, donc).
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Charly
Samouraï
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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 15:32

Moi qui viens d'arriver sur Poitiers (début septembre), je dois dire que tu la décris très bien.

Pour le reste, tout a été dit ^^ Très sympa.
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Faya
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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival EmptyMer 16 Déc - 16:26

Excellent Neit, j'ai lu ça avec plaisir. J'espère que je vais rigoler en lisant la suite hein ^^
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MessageSujet: Re: Rônin estival   Rônin estival Empty

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