Pour rebondir sur la remarque de Tanza, j'ajoute mon grain de sel, vous n'avez en effet visiblement pas compris l'essence du saleconnisme.
Reportons nous donc à la définition du petit rossi édition 2009.
Le saleconnisme ne se limite pas à un vulgaire bourrinisme consistant à casser de gros objets ou à avoir un organe génital de la taille d'un chêne centenaire.
Le sale con va non seulement faire face aux ennemis, mais aussi user d'une sorte de véhémence et d'une intolérance tout à fait extrême, pouvant facilement être associée à une stupidité sans borne, et qui se doit d'être systématiquement débile et inattendue, tout en faisant preuve d'un certain courage, il faut l'admettre.
Ah oui, précisons que le sale con ne compte pas. Que les ennemis soient trois ou un million cinq cent mille, il aura toujours le même sourire satisfait, en effet si il gagne, c'est la gloire, et s'il meurt, il rejoint ses ancêtres... le sale con est donc comme on dit techniquement "perché" quoi qu'il en soit.
Mais là ou le véritable sale con (celui qui élève sa pensée au rang d'art) va se manifester, c'est lorsque ses petites tapettes de camarades vont évoquer l'éventualité de faire retraite (afin bien entendu de revenir combattre un peu plus tard... ou beaucoup plus tard... ou quand les conditions de température et de pression seront optimales, ou tout simplement parce qu'un supérieur en a donné l'ordre, peu importe, le sale con n'a de toutes façons prête aucune forme d'attention à ces piaillements ridicules.).
A cet instant, le sale con ne va pas se contenter de rester le regard braqué sur le flot d'ennemis. Non, il va annoncer solennellement à chacune des personnes présentes qu'il tuera tous ceux qui auront quitté le champ de bataille (une fois bien évidemment, qu'il aura pété la gueule à chacun des ennemis qui arrivent, peu importe le nombre, il est de toutes façons absolument persuadé qu'il est invincible... le con).
Une variante possible dite du saleconnisme "mou" consiste à se contenter de traiter de "gros cancrelat putride et sans aucun courrage" ou encore de "fils de phacochère faisandé dénué de tout amour propre" ceux qui parlent de faire un éventuel pas en arrière. Le résultat est en principe le même, bien que la méthode soit différente et quelque peu indirecte.
Et lorsqu'il se sera fait étaler par terre comme une merde, et que l'on l'aura sauvé en emmenant son corps sur les lignes arrières du champ de bataille, dès l'instant ou il se réveillera, il retournera directement se mettre sur la gueule sans attendre d'avoir été soigné, mais non sans avoir traité de lâche celui qui aura fait l'insulte de tirer son corps du combat, le privant ainsi d'une mort des plus nobles (nul besoin de préciser qu'il fait également savoir à son sauveur son intention de le défier en duel dès la victoire remportée étant donné cet affront impardonnable.)
Généralement, le sale con décède très peu de temps après. Mais s'il survit, il est généralement affublé d'un joli sobriquet tel que "danger public" "ne lui adressez surtout pas la parole" ou encore le classique "avec des amis comme ça on a pas besoin d'ennemi".
Autrement dit... ce n'est pas le "bourrin" ce n'est pas le "puissant" ce n'est pas "l'invincible" mais bien...
"LE SALE CON"
Précisons que très peu de samurais parviennent à se sublimer pour atteindre une telle perfection d'intolérance, de suffisance, et d'ignorance absolue du danger et que même la majorité des torayama en sont loin. Mais comme toujours il y a des champions, qui s'élèvent loin au dessus des autres.
Et croyez bien qu'il est possible d'affirmer la chose suivante : le saleconnisme ne se mesure pas à la taille du kenjutsu !
Au vu de tous ces éléments, il parait donc clair que le sale con ne peut en aucun cas être pragmatique, puisque le pragmatisme implique un minimum de recul et de réflexion sur une situation en cours, qui ne peut être menée par un être aussi borné et sur de lui que le sale con.
Comme quoi, avec une bonne analyse scientifique rigoureuse, on peut obtenir toutes les réponses que l'on désire !
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